40è anniversaire du CTPEA-Distinctions

A. La relance de la gestion de l’Aire Métropolitaine de Port-au-Prince

L’Aire Métropolitaine de Port-au-Prince (AMP), l’agglomération urbaine la plus peuplée de la République d’Haïti, devient au cours de ces dernières années une préoccupation, non seulement pour les chercheurs et les gouvernants, mais aussi pour les citoyens haïtiens. L’intérêt porté sur la relance de la gestion de cet espace explique le visage hideux de la macrocéphalie de l’AMP et particulièrement des profonds changements enregistrés. Elle est composée de six villes  qui partagent presque les mêmes problèmes et les services en commun et présentent des signes qui obligent d’exprimer des orientations et des visions nouvelles.

En réalité, l’urbanisation anarchique, l’émergence des bidonvilles, le développement rapide du  secteur  informel,  la  dégradation  de  l’environnement ;  l’insécurité,  l’affluence  des migrants vers l’AMP sollicitent des initiatives capables d’inciter la gestion urbaine, le développement urbain participatif et la promotion de la gouvernance locale.

En prenant l’hypothèse d’une issue de la diminution de la concentration humaine de l’AMP, une relance de la gestion de cette aire serait dans la dialectique d’une redistribution des fonctions  administrative,  politique  et  économique  du  pays,  dont  cette  agglomération, absorbe le plus fort pourcentage. Cette relance de la gestion concernerait : d’abord, les pouvoirs et services publics qui n’exercent  pas avec assez de  fermeté leur rôle; ensuite les institutions responsables de la planification urbaine, ainsi que celles contrôlant les migrations, qui ont perdu leurs facultés de régulation et enfin aux citoyens et organisations qui, eux aussi, peuvent contribuer au développement et aux changements dans leur ville. Face à   l’urgente nécessité de freiner le désordre urbain (ruralisation de ces villes, dégradation des  conditions de  vie et de l’environnement, insécurité et criminalité),   le mirage ’’ Capital : conditions sociales et économiques meilleures ’’ devrait être pallié  par un certain nombre de prémisses qui y seront  établies.

Les départements, les petites et moyennes agglomérations haïtiennes devraient favoriser un  type  de  décongestionnement  qui  profiterait  à  une  répartition  harmonieuse  de  la population à travers l’espace géographique. Le climat délétère de l’AMP préconise une redéfinition de cette conurbation. En conséquence, la logique de la réorganisation de cet espace conduirait donc au contrôle de sa taille, à la réorientation des flux migratoires internes vers elle, au mode d’occupation du sol et à l’incitation d’un système d’emploi moins informel, le tout en fonction d’une restructuration de cette dite agglomération en particulier et  de l’espace urbain haïtien tout entier.

Enfin, la relance de la gestion de l’AMP concernerait : d’abord, les acteurs locaux, ensuite, l’État Central. Ils devraient travailler à la mise en œuvre d’une planification urbaine assortie de stratégies globales qui conduirait à une décentralisation effective, une réduction des disparités communales et à l’intégration des migrants dans les milieux d’accueil. Ainsi, les flux migratoires seront maitrisés et les acteurs prendront ensemble des initiatives qui stopperaient progressivement l’absorption incontrôlée des zones rurales par une partie des zones urbaines puis de la plus grande agglomération urbaine du pays.

N.B- Selon la définition de l’IHSI, l’AMP comprend six communes en l’occurrence : Port-au-Prince, Pétion-Ville, Delmas, Carrefour, Tabarre et Cité-Soleil.

b. coup d’oeil sur le profil migratoire de LA RÉPUBLIQUE D’HAÏTI

Les mouvements migratoires constituent une préoccupation majeure pour qui veut comprendre la dialectique de l’insertion des migrants et les effets néfastes de la distribution fortement inégale de la population à travers l’espace géographique haïtien. La dégradation de la situation socio‐économique, les bouleversements politiques, la poursuite des études et plus récemment l’effroi de la population après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, sont considérés comme les principales causes des déplacements en Haïti. En revanche, la capacité d’absorption de la zone d’accueil ainsi que la carence des infrastructures de base, notamment pour faire face aux problèmes d’urbanisation anarchique, d’émergence des bidonvilles, de développement rapide du secteur informel, de dégradation de l’environnement, de l’insécurité, de la macrocéphalie de l’Aire Métropolitaine de Port‐au‐Prince (AMP), sollicitent des initiatives pouvant pallier aux effets de la crise de croissance du pays. Malgré la dimension du phénomène migratoire en Haïti, les informations statistiques, les travaux d’analyse et de recherche sont rares. Concernant la migration interne, les recensements constituent l’une des principales sources de données. La population migrante a cru continuellement de 1950 à 2003. Sur une population de 8.373.750 personnes recensées lors du dernier recensement pour l’ensemble des départements, 808030 sont des migrants, soit environ 1/10 de l’ensemble du pays. La population haïtienne se caractérise par une stabilité résidentielle et une mobilité des femmes relativement importante. La répartition par sexe de la population migrante permet de constater une forte présence féminine (55,95% de femme contre 44,05% d’homme). De plus, les femmes absorbent plus de la moitié du total pour les quatre dimensions de la migration, à savoir, la migration inter urbaine (56,5%), la migration inter‐ rurale (54,2%), la migration ruralo ‐urbaine (53,6%), la migration urbano‐rurale (52,4%).

Le phénomène migratoire concerne aussi les jeunes. Cependant, peu de données sont disponibles sur ce type migration, à part les données des recensements, quelques informations sont disponibles à partir de l’Enquête sur les Conditions de Vie en Haïti (ECVH 2001) et de l’enquête sur la jeunesse de l’institut d’Etudes Internationales Appliquées‐ FAFO. Si, le RGPH 2003 a montré que les groupes d’âge 15‐59 ans représentent 78% du total des migrants et les jeunes âgés de 15‐29 ans sont assez perceptibles avec un pourcentage de 38,64%. Cependant, FAFO a permis d’observer une forte mobilité des jeunes haïtiens. Sur un échantillon de 1966 ménages interrogés dont 3044 jeunes âgés entre 10 et 24 ans, les principaux résultats montre que :’’ plus de la moitié a déménagé une fois, 13% ont déménagé deux fois et 7% ont déménagé plus de deux fois’’.

Se référant à la migration durée de vie, elle est limitée à la migration inter et intra‐ départementale. Les résultats du RGPH 2003 ont montré globalement que 58,7% des migrants sont nés dans le même département où ils résident en milieu rural ; 37,6% sont nés dans d’autres départements et 3,8% ont pris naissance dans un pays étranger ; alors qu’en milieu urbain 36,1% sont nés dans le même département, 62,1% dans un autre département et 1,8% sont nés à l’étranger. Pour ce qui concerne la migration inter-départementale, seul le département de l’Ouest accuse une balance bénéficiaire de la migration en  2003. Les départements les plus déficitaires sont la Grande d’Anse (28,6%) et le Sud 23,4% alors que l’Artibonite, le Sud‐Est, le Nord et le Centre ont une balance migratoire de moindre importance soit respectivement de 10%, 19,9%, 7,5% et 5,2% ; Et enfin le Nord‐Ouest et le Nord‐Est se placent en dernière position avec 4,6% et 1,6% du totale des migrations.

En ce qui concerne la population haïtienne vivant à l’étranger les chiffres disponibles sont fournis principalement par la Commission Economique pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (CELADE) et celles de Global Migrant Origin Database. Les estimations montrent que les Etats‐Unis accueillent le plus grand nombre de migrants haïtiens, soit 428 315. Viennent ensuite, la République Dominicaine et le Canada qui comptent respectivement 87537 et 54144 haïtiens. Le volume d’immigrés haïtiens reste insignifiant en Afrique et en Amérique latine, toutefois on les retrouve un peu partout à travers le monde. Au Pakistan, on compte 9036 Haïtiens, 7418 en Allemagne, 2619 en Russie, 2046 en Jordanie, 1221 au Népal et   1114 au Koweït. Au total, on dénombre 880 655 Haïtiens dans le monde. Ce nombre est sans doute sous-estimé tenant compte des thèses de 2 000 000 d’haïtiens vivant à l’étranger avancées par certaines sources. Comme les estimations sont faites sous l’hypothèse d’un taux d’omission de 15% dans les recensements réalisés dans les différents pays considérés même en utilisant un taux d’omission de 30%, le volume d’haïtiens vivant en terre étrangère n’atteindrait pas un million. Toutefois, ce nombre est sans doute largement en deçà de la réalité car il ne prend en compte que les haïtiens ayant fait une démarche légale ou d’immatriculation consulaire. Il faut toutefois souligner cette vague migratoire de jeunes vers certains pays de l’Amérique Latine surtout le Chili en 2017, le Mexique en 2021.

Un autre problème important à souligner est la migration vers l’AMP qui se trouve dans le département de l’Ouest. Le Recensement Générale de la Population de 2003 (RGPH 2003) a dénombré que cette aire enregistre 637 038 entrants et 30 358 sortants. L’analyse des migrations interdépartementales montrent que le premier département de destination des migrants est l’Ouest qui absorbe 90% du total des migrations internes. Même si le modèle est différent quand on considère chaque catégorie de migration, ce dit département où réside le plus grand nombre de migrants reste aussi le plus peuplé du pays. Il est clair que l’AMP est la principale destination des migrants ; ses mouvements migratoires ruraux à sa destination comptaient pour 54,9% contre 45,1% de personnes qui se déplacent d’une zone urbaine vers cette agglomération. En fait, la centralisation des principales activités administratives, sociales, politiques notamment les importants centres éducatifs et les services essentiels dans cette agglomération urbaine du pays ont eu un impact majeur sur les flux migratoires. La diminution de la concentration humaine de cette agglomération est fortement corrélée à une redistribution des fonctions administrative, politique et économique du pays, montrant ainsi l’importance d’une meilleure gestion de cette espace. Les petites et moyennes agglomérations haïtiennes devraient aussi favoriser un type de décongestionnement qui profiterait à une répartition harmonieuse de la population à travers l’espace géographique.

Tout compte fait, le climat délétère de l’AMP préconise une redéfinition de cette conurbation. En conséquence, la logique de la réorganisation de cette espace conduirait donc au contrôle de sa taille, à la réorientation des flux migratoires internes vers elle, au mode d’occupation du sol et à l’incitation d’un système d’emploi moins informel, le tout en fonction d’une restructuration de ce dit agglomération en particulier et de l’espace urbain haïtien tout entier. De même, il est aussi important de se pencher sur la gestion institutionnelle du phénomène migratoire. La nécessité de traiter cette question tant qu’au niveau national qu’international devrait être établi. L’enjeu migratoire devraient constituer le centre de nombreux débats qui pourront aboutir à la création ou au renforcement de certaines institutions qui pourraient doter le pays d’une politique migratoire explicite. Si, depuis janvier 1995, le Ministère des Haïtiens vivant à l’étranger a été créé. Deux mois après, soit le 27 mars 1995, l’Office National de la Migration (ONM) a vu le jour et a pour mission d’accueillir et d’insérer les rapatriés, les déplacés internes ; puis de proposer une politique migratoire. Depuis l’année 2000, des documents relatifs au politique migratoire ont été présenté au grand public. Pourtant, l’absence de dispositifs provisoires et de consensus entre les différents secteurs n’ont pas favorisé jusqu’à date une nouvelle perception des migrations qui s’inscrit dans un cadre global

.

c. lES MIGRATIONS INTERNATIONALES RÉCENTES : QUELQUES BRÈVES PROPOSITIONS

Les migrations des haïtiens dans le monde particulièrement vers les pays de l’Amérique latine et la Caraïbe constituent une préoccupation majeure pour qui veut comprendre la dialectique de la marginalisation d’une population jeune en chômage, les conséquences d’une économie faible et d’un territoire fortement frappé par des cataclysmes naturels pendant ces dix dernières années. En effet, la dégradation de la situation socio‐économique, les bouleversements politiques, la poursuite des études et plus récemment l’effroi de la population après le   tremblement de terre du 12 janvier 2010, sans oublier les périodes successives de cyclone et de sécheresse, sont considérés   comme les   principales causes de déplacements en Haïti. Il est reconnu qu’Haïti est un pays qui envoie des migrants très peu qualifiés vers les autres pays. Il est tout aussi reconnu que certains pays, compte tenu du fort taux de migrants haïtiens vivant sur leur territoire, prennent des mesures singulières à l’endroit de ces derniers (En exemple : rapatriement intense, déportation,  arrestation et  limitation de séjour [1]  etc..) . Les expulsions ne cessent d’augmenter :

 « Selon le GARR ( Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés),  entre les mois d’août 2015 et de juin 2017, plus de 199 638 personnes ont été ainsi enregistrées à travers divers points de passage frontaliers, dont 3 421 sont des mineurs non accompagnés. A noter que ces chiffres n’incluent pas les 65 049 retours spontanés fourni par les autorités dominicaines au cours de cette époque »[2]

Malgré la dimension du phénomène, les informations statistiques, les travaux d’analyse et de recherche sont rares et relèvent en grande partie des recensements réalisés dans d’autres pays. Par ailleurs, les recensements réalisés en Haïti, tout en étant, l’une des principales sources de données, ne s’attardent pas sur les informations concernant les migrants extérieures. Il est admis que le nombre de  migrants haïtiens vivant à l’étranger a cru continuellement de 1950 à 2017. Les estimations minimales, vers 2010, montrent que les immigrants représentent 0.4% de la population totale d’Haïti. D’autres chiffres avancés et qui n’ont pas assez d’encrage scientifique, évaluent à plusieurs millions le nombre d’originaires d’Haïti ainsi que leur descendance après le séisme. [3] Les estimations au cours de cette même période montrent que les émigrants représentent 9.9% du total de la population.  Les travaux de Gabriel Bidegain  basés sur les données du Centre latino – américain de démographie (CELADE) lors du projet « Investigacion Migracion Intrenacional de latinoamericanos (IMILA) (recensement de 1996 à 2000, montrent que sur 16 pays de la région les migrants haïtiens ont une préférence particulière pour les USA et la république dominicaine avec respectivement 419 315 au recensement de 2000 et 61 862 en 2002.  L’étude révèle que seulement 142 haïtiens étaient recensés au Chili et 200  au Brésil en 1996 alors que l’on comptait seulement 50 haïtiens au Chili. De nos jours les émigrants haïtiens sont en nette augmentation dans ces deux pays précités.

Or, l’étude de CIRCA, issue de la banque de données de global migrant origine data publié par le development research centre on migration globalisation and poverty de l’université SUSSEX, regroupant un plus grand nombre de pays d’accueil des haïtiens, place le Canada au 2ème rang après les USA tandis que la République Dominicaine, la Guadeloupe, Port-au-Rico, la France, la Guyanne Française viennent ensuite.  Les chiffres divergent et les estimations émanant les différentes sources ne sont pas concordantes quant au nombre d’haïtiens vivant à l’étranger.  Cependant la vision des haïtiens qui migrent pour travailler dans les champs changent progressivement puisque les politiques migratoires de certains pays concernent les personnes qualifiées. En 2010, après le séisme, les jeunes s’affluaient vers le Brésil. Il a accueilli un nombre imposant de migrants haïtiens après le séisme tout en mettant en œuvre des politiques spécifiques. Le nombre avait doublé durant les quatre années qui ont suivi.  43 781 immigrants haïtiens qui sont entrés au Brésil au cours de cette période ont obtenu une résidence permanente.[4] La demande de visa qui était de 100 mensuellement est passée à 230 par jour tandis que le prix du voyage était compris entre 120 et 5000 USD.[5] Certaines décisions ont été prise au Bresil :

« la coordination des politiques publiques déjà existantes pour assurer l’accès des haïtiens (et d’autres immigrants) tout en établissant des politiques spécifiques pour leur l’intégration, telles que des cours de langue aux enfants étrangers, entre autres actions en cours d’évaluation. d’intégration»  [6]  

De nos jours, chaque matin, on constate un stock de jeunes étudiants et d’écoliers  devant l’aeroport Toussaint Louverture de Port-au-Prince qui fuient Haïti vers le Chili. Ce pays se présente comme le pays  de prédilection pour les haïtiens puisqu’on n’a pas besoin de visas pour s’y rendre. Haïti est devenu en 2017, la cinquième destination du monde des envois de fonds qui partent du Chili 5.9% devant la république Dominicaine (4,9%), États-Unis (4,5%) et l’Équateur (4,2%). [7] Les transferts de fonds pour l’année 2016 s’élèvent à 36 millions de dollars.[8] Toutefois, selon les proches de ces émigrants, ceci est dû en grande partie à un processus de remboursement du financement du voyage.

Il faut toutefois signaler que le Venezuela, l’Équateur, le Mexique et tout autre pays frontalier à ces deux pays hôtes précités sont considérés comme des territoires de transit pour ces migrants haïtiens.

Tout compte fait, aujourd’hui le problème reste et demeure entier car certains pays d’accueil qui avaient adopté une certaine révision des modalités dans le processus d’accueil suite au séisme du 12 janvier 2010 ont mis fin à ce type d’intégration.

LES PROPOSITIONS SONT LES SUIVANTES :

  1. Établir des règlements équitables relatifs au droit de sol ou au droit du sang dans le traitement des migrants haïtiens ;
  2. Contrôler l’émigration. Haïti doit réduire la proportion des personnes en âge de travailler  qui quittent le pays afin d’atténuer la fuite des cerveaux et maintenir la population jeune ;
  3. Prendre à cœur les questions du chômage et toutes autres questions pouvant inciter les jeunes à s’enfuir vers d’autres pays voisins. Animer le débat…
  4. Établir des normes et des restrictions nécessaires à tous migrants venant d’autres pays où sévit une épidémie ou une maladie endémique quelconque. (En exemple nous vivons dans une île, le Cholera est entrée au pays par le biais d’immigrant) ;
  5. Les déportations massives et les rapatriements des haïtiens doivent se faire en tenant compte des prescrits des droits de l’homme en protégeant les personnes vulnérables tels que les enfants et les femmes.

[1] 2014, adoption de l’arrêt TC 168-13, le PNRE avait permis à environ 239 000 immigrants, en majorité des ressortissants haïtiens en situation irrégulière, d’obtenir un permis de séjour temporaire.

[2] http://www.lenouvelliste.com/article/172312/fin-du-pnre-les-migrants-haitiens-en-republique-dominicaine-attendent-la-peur-au-ventre

[3] http://classiques.uqac.ca/contemporains/Bidegain_Gabriel/Haitiens_qui_sont_partis/Haitiens_qui_sont_partis_texte.html

[4] http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/152338/43-781-immigrants-haitiens-obtiennent-une-residence-permanente-au-Bresil

[5] http://www.lenational.org/la-migration-haitienne-vers-le-bresil/

[6] http://publications.iom.int/system/files/pdf/cuaderno_migratorio_no6_fr.pdf

[7] http://lenouvelliste.com/article/172925/La%20diaspora%20ha%C3%AFtienne%20au%20Chili,%202e%20plus%20grand%20fournisseur%20de%20transferts%20apr%C3%A8s%20celle%20des%20%C3%89tats-Unis

[8] http://lenouvelliste.com/article/172849/les-haitiens-au-chili-ont-transfere-36-millions-de-dollars-en-2016